Collaboration de Christian Lavoie: Big Blues Bender 2016: La magie de Vegas au service du blues.
Un grand merci à Christian pour ce magnifique article sur leur expérience, à lui et à Éliane à Las Vegas! n’est-ce pas que ça donne le goût d’y aller?
Désirant souligner de façon spectaculaire les 50 ans de ma conjointe,je décidais en Mai dernier de l’amener au Big Blues Bender de Las Vegas qui tenait sa quatrième édition du 8 au 11 septembre . L’idée est très simple :Offrir aux amateurs de blues une programmation du tonnerre en ayant qu’a utiliser l’ascenseur pour se déplacer d’une scène a l’autre….
Présenté au casino Plaza du « vieux » Las Vegas,le festival profite de la proximité de la magnifique rue Fremont qui se trouve tout juste face au lobby de l’hôtel.Ayant eu l’immense privilège de participer a la légendaire croisière de blues (LRBC) en 2013,je peux vous assurer que le BBB n’a pas grand chose a envier de celle-ci sinon le grand luxe qu’offre toutes les croisières.Mais côté programmation,chaleur,ambiance et complicité avec les musiciens,le BBB fut tout a fait fantastique.Quatre scènes sont mises a la disposition des musiciens dont deux superbes salles de spectacle,en plus d’une scène extérieure située près d’une immense piscine,offrant ainsi aux amateurs la possibilité d’apprécier les prestations au frais.Facteur non négligeable puisque le mercure atteint les 40 degrés C tous les jours dans la ville du vice…Et du septième étage,la vue sur Fremont est magnifique.
Les spectacles s’échelonnent de midi jusque très tard en soirée se terminant toujours par les légendaires jams.Comme pour la croisière,les musiciens sont d’une générosité sans fin sur les scènes et en dehors de celles-ci.La grande gentillesse de tous ces maniaques venus de partout en Amérique partager leur passion est telle que même les très nombreuses présences dans l’ascenseur devenaient une raison d’échanger et de festoyer.
La programmation est très dense.Il faut parfois sacrifier un début ou une fin de spectacle au détriment de l’autre.Je vous invite fortement a consulter le site du festival pour constater par vous même l’ampleur et la qualité de cette programmation..Parmi ceux qui se mérite une note parfaite (ou presque),je soulignerai les performances sans faille de : John Nemeth,impeccable en trois occasions.Beth Hart sublime!Jarekus Singleton magistal en deux occasions.Quel band!Samantha Fish très spectaculaire.Jane Lee Hooker ,composé de cinq jeunes demoiselles fut carrément explosif.Et quelle gentillesse tout au long du festival.MR. Sipp ,le Chuck Berry du blues, J.D. & the Straighshot (toute une découverte),Betty Fox (son intensité était telle que je m’inquiétait pour sa santé),Mike Zito omniprésent, Monkey Junk d’Ottawa qui ont été ovationné,Anthony Gomes intense comme jamais,Bernard Allison,Delgado Brothers..etc…etc…Je ne peux conclure ce segment sans souligner la participation marathonienne de la part du Bender Brass Band (jimmy Carpenter,Randy Oxford Doug Wolverton et la charmante Deena Bogart) qui était partout…ÉPOUSTOUFLANT!
Pour vous donner une idée de la popularité de l’événement,il semble que nous étions 1,900 maniaques de blues présents au Plaza et,la direction du festival annonçait au dernier jour du festival que plus de la moitié d’entre eux avaient renouvelé leur réservation pour la cinquième édition.
Assister au BBB fut une expérience tout a fait sensationnelle. Si j’avais qualifié la croisière de nirvana pour l’amateur de blues et bien le BBB serait disons la quinte flush royale pour celui-ci….Allons-nous y retourner?Les paris sont ouverts…D’ailleurs,un sentiment très bizarre nous habitait lorsque l’avion a quitté le sol désertique du Nevada.Elle était censé nous ramener a la maison mais,nous avions l’impression de la quitter.
reportage Anthony Gomes au pub Limoilou le 24 juin 2016.
C’était calme sur les routes en ce 24 juin, au lendemain de la St-Jean sur les plaines mais le pub Limoilou était en pleine effervescence et faisait salle comble avec la venue d’Anthony Gomes Band, un trio qui nous a enchantés avec son énergie blues rock. Très en forme, Gomes est en tournée Electric Field Holler dont il nous a présenté plusieurs titres. Theo Harden et sa basse 9 cordes n’était pas du voyage mais l’excellent Carlton Armstrong qu’on a vu avec Ronnie Baker Brooks et qui a aussi joué avec Ana Popovic le remplaçait admirablement avec son jeu original et son attitude distinctive aux allures bourrues. Un vrai plaisir de revoir ce bassiste qui a fait un solo impressionnant.
Freddy Spencer Jr était à la batterie, lui aussi très bon musicien pour compléter le trio. Anthony nous a réjouis avec sa guitare brûlante et sa voix blues à souhait. De superbes solos ont ponctué le spectacle, l’excellente Whisky Train a fait chanter tout le monde, même la mère de Gomes qui ne manque pas un spectacle quand il vient à Québec. Plusieurs chansons comportaient des inclusions, clins d’oeil à d’autres artistes, nous avons, entre autres, entendu quelques notes de Amazing Grace et de Purple Rain bien mixées avec Darkest Before the Dawn que Gomes a aussi chantée en français et Blues in Technicolor s’est transformée en Spoonfull pour quelques mesures. De l’avis général ce fut un excellent spectacle et quand je suis partie, à une heure avancée, les musiciens s’apprêtaient à offrir un généreux troisième set.
(photos de piètre qualité, éclairage nul)
○ reportage Victor Wainwright and the Wildroots au pub Limoilou le 18 nov. 2015.
merci à Pierre Ménard pour les photos, plus de photos sur son compte FLICKR
Quel spectacle au pub Limoilou ce 18 novembre avec Victor Wainwright and the Wildroots. L’ambiance était à son comble et la place était remplie à pleine capacité. Certains voyaient le phénomène pour la première fois, d’autres, comme moi, revenaient se plonger dans la thérapie du blues donnée avec talent, générosité et bonne humeur par le pianiste de 34 ans et ses musiciens, Nick Black à la guitare, Billy Dean à la batterie et Terence Grayson à la basse.
Nick Black, qui a aussi son propre groupe de soul R’n’B, a ouvert le spectacle avec My Babe, puis Victor est entré sur scène pour nous présenter son album récent Boom Town (article ici). Il nous aussi chanté de magnifiques reprises, Unchain My Heart de Ray Charles a mis les musiciens à contribution pour les choeurs chantés dans les hautes, impressionnant!
Get Behind the Mule de Tom Waits, qui apparait sur l’album Family Roots de Victor Wainwright a été un de mes moments forts, une chanson au rythme lancinant et mystérieux avec des montées dramatiques dans le son suivies de douces notes au piano, le tout enrobé de la voix puissante de Wainwright, nous étions sous le charme. Une interprétation de St-James Infirmary Blues a été faite de manière très originale elle aussi.
Dans cette belle ambiance blues, nous avons eu une pensée pour un autre de nos récents disparus. Maurice « Woogie » Comtois, décédé la semaine dernière aurait beaucoup apprécié le spectacle de ce pianiste hors pair. Mike Deway en a fait mention quand il participé à Red Rooster sur lequel il nous a fait un solo enflammé qui a soulevé la foule. Nous avons eu droit à de beaux solos, autant guitare que basse et batterie, et nous avons été fascinés par la voix et le jeu du talentueux Victor, gagnant à 2 reprises du prix Pine Top Perkins pour le meilleur pianiste en 2013 et 2014 à Memphis. Victor Wainwright, un artiste imposant autant par sa carrure que par son talent et sa générosité.
○ Reportage Jim Zeller au Quartier de Lune le 8 octobre 2015.
Le 5 à 7 était très achalandé quand je suis arrivée dans ce sympathique bar de la rue Cartier, et vers 20h, après de multiples ajustements, tout le monde était fin prêt. Jim Zeller et son band nous ont donné une superbe prestation. À l’écoute de son excellent album (article ici) j’imaginais exactement ce que j’ai vu en spectacle, une énergie débordante qui met en valeur les rythmes percutants et originaux, les styles variés allant du blues au rock au rock’n roll avec des touches de country sur certains titres. Comme nous l’a décrit Jim Zeller, le nom de l’album vient justement des diverses influences qui le composent.
Frede Freedom à la guitare, a composé la majeure partie des chansons avec Jim Zeller, il est très à l’aise sur scène, toujours excellent, j’aime beaucoup son jeu, autant quand je le vois en duo acoustique avec Zeller, l’énergie passe bien entre les deux musiciens. David Devine a la touche magique à la batterie, son jeu riche est fascinant à regarder. Quant à Zeller, il était en grande forme, intense, concentré. Occupant tout le plancher devant la scène du Quartier de Lune, il était à son meilleur comme toujours quand il est près des gens dans la salle.
Il a chanté la belle It Aint So Bad avec Stéphanie Morin qui l’accompagnait, cette jeune fille qui ne manque pas d’assister aux spectacles de Zeller quand il passe à Québec. Un moment touchant partagé par les deux harmonicistes. Zeller a fait un long slow chanté parlé à sa manière blues de raconter comme il sait si bien le faire, adaptant les paroles, des bouts en français racontant ses expériences. Les danseurs ont envahi l’espace en deuxième partie ce qui n’a pas empêché Zeller de continuer son spectacle devant la scène en se mêlant à eux. Les rappels ont été longs et endiablés à souhait, un medley comprenant la chanson thème du Parrain où on a entendu des prouesses à l’harmonica ont mis tout le monde debout pour danser. Ce fut un excellent spectacle où Jim Zeller nous a communiqué toute sa fougue contagieuse.
♫♪♫ Reportage album « Guitar Heroes » James Burton, David Wilcox, Amos Garrett and Albert Lee disponible le 4 mai 2015.
Enregistré live et sans retouches en juillet 2013 au Vancouver Island MusicFest, l’album Guitar Heroes réunit pour un seul spectacle quatre légendes de la musique, quatre guitaristes qui ont vécu « L’Époque », les années 60-70 avec les plus grands tels Elvis, Eric Clapton, The Everly Brothers, Bonnie Raitt, Roy Orbison. Les noms de ces maîtres de la Telecaster sont James Burton, né en 1939, il a été le guitariste d’Elvis de 1969 jusqu’à la fin brutale de ce dernier en 1977. Albert Lee a été avec Eric Clapton pendant 5 ans, Amos Garrett (Paul Butterfield, Bonnie Raitt etc) et David Wilcox (plusieurs disques Or et Platine).
Comme sur tout bon album live qui a une qualité de son telle que celui-ci, l’ambiance est au rendez-vous avec le son de la foule. La liste des titres nous plonge dans un univers de souvenirs avec, d’entrée de jeu, That’s All Right (Mama). Pas de grandes envolées sur cet album mais un son dru où les solos se succèdent avec chacun son style propre, parfois minimaliste à la manière de l’époque d’où ressortent les notes originales qui surprennent agréablement.
Les solos se succèdent dans l’entente mutuelle, et comme le dit Doug Cox le directeur musical, les ego sont mis de côté, rien à prouver, pas de jeune énergie nerveuse, juste des vétérans ensemble, entre collègues de musique.
4 des 11 pièces sont instrumentales dont Sleep Walk jouée par Amos Garrett, Only The Young met en évidence le talent de John Greathouse aux claviers. Celui-ci se démarque d’ailleurs tout le long du spectacle. Polk Salad Annie est aussi très réussie instrumentale.
♫♪♫ Reportage Extra Jimmies de Jimmy Thackery, sortie octobre 2014.

Pour l’avoir vu à l’Autre Caserne en 2004 et où, dans mon souvenir, il n’avait pas chanté, je m’attendais un peu à un album tout instrumental. Mais non, une seule instrumentale fait partie de la liste, la populaire Rude Mood de Stevie Ray Vaughan tout à fait réussie. Pour les autres titres, c’est Thackery qui chante, sauf sur You Upset Me Baby et I Would’nt Change a Thing où Mark Tutso est à la voix et si les deux homme ont un peu le même timbre, la voix de Tutso est plus harmonieuse.
Un des trois albums, Wild Night Out!(1995) étant « live », il y un beau mélange d’ambiances dans la liste des chansons. You Upset Me Baby qui a un beat dansant en diable, Trouble Man avec ses airs blues-rock, Flying Low et Empty Arms Motel où on entend la foule donnent beaucoup de dynamisme à l’album, le son est un peu plus écho, on sent les grands espaces et le plaisir du « live » vient me titiller à l’écoute de ces chansons. Tirée du premier album de Jimmy Thackery, Empty Arms Motel, sorti en 1992, on retrouve Lickin’ Gravy (George Butler), une superbe démonstration de guitare sur un rythme lent de vrai slow blues, Love To Ride (Keith Sykes) est une ballade et Honey Hush (Lowell Fulson) offre aussi un beau moment de guitare.
Write If You Find Love, I Got to Be Strong, Take Me With You When You Go, qui est un zideco accompagné à l’accordéon par Chubby Carrier, I Would’nt Change A Thing une chanson d’amour, chantée par Tutso et Monkey, sont extraites de l’album Switching Gears (1998) complètent l’album.
- Write If You Find Love (5:23)
- You Upset Me Baby (5:58)
- Rude Mood (4:34)
- I Got To Be Strong (3:30)
- Lickin’ Gravy (5:58)
- Take Me With You When You Go (3:30)
- Love To Ride (4:35)
- Trouble Man (5:15)
- I Wouldn’t Change A Thing (5:51)
- Honey Hush (4:02)
- Flying Low (4:24)
- Empty Arms Motel (4:44)
- Monkey (3:53)
♪♫♪ Reportage album, Lucky 13 de Chris Duarte Group, disponible en octobre 2014.
Chris Duarte a fait du chemin depuis qu’il a commencé à jouer comme guitariste dans des groupes au début des années ’80. Il a été beaucoup influencé par le jazz et a joué dans plusieurs groupes de ce style avant de gagner de la popularité 10 ans plus tard à Austin avec son trio le Chris Duarte Group.
Un de mes beaux souvenirs du festival de blues de Donnacona (reportage) est le spectacle de Chris Duarte Group en 2013 qui nous présentait My Soul Alone. Cette année, tout frais sorti, Chris Duarte nous offre Lucky 13. Plus éclaté que My Soul Alone, Lucky 13 présente 14 compositions de Duarte qui donne tout son sens à l’appellation power trio avec John Mcnight à la batterie et Kevin Vecchione à la basse. Un seul artiste invité, Art Groom à l’orgue sur Setting Sun qui fait partie justement du côté éclaté de cet album: 3 chansons présentées sous l’appellation Meus Via Vita Suite où le rythme et le style s’éloignent du blues traditionnel tout en nous montrant à quel point Duarte est un auteur compositeur qui a plusieurs facettes à sa personnalité musicale et où on perçoit ses influences jazz et fusion.
Tout amateur appréciera les rythmes rock’n roll et les sonorités blues rock solides des titres tels que Weak Weels, Not Chasing It, Man Up, Crazy For You, Ain’t Gonna Hurt No More et les airs joyeux de Who Loves You et de Here I Come. Minefield of My Mind et Jump The Trane sont des instrumentales dynamiques alors que Let It Go est une touchante chanson au rythme lent où la guitare ressort magnifiquement.
Chris Duarte est fier de ses années comme « sideman » qui lui ont appris les ficelles du métier et l’ont mis en contact avec plusieurs styles de musique. Son expérience sur la route et à fréquenter un grand nombre de musiciens ont fait de lui ce qu’il est présentement, un musicien qui a développé son style propre, qu’il faut voir live et où chaque spectacle est différent des précédents.
site web: http://chrisduartegrp.com/
Facebook: https://www.facebook.com/ChrisDuarteGroup
source: Jo-Ann Freda Promotions http://joannfredaagency.com/index.html
étiquette: Blues Bureau Int./Shrapnel Records http://shrapnelrecords.com/artist/chris-duarte
• Reportage Anthony Gomes le 25 oct. 2014 au pub Limoilou.
Il y avait foule au pub Limoilou qui affichait complet samedi le 25, pour voir le concert du populaire Anthony Gomes qui a beaucoup de fans dans la région et, sa mère habitant Québec, il saisit toujours les occasions pour passer par ici. Le spectacle a été retardé à cause d’un contretemps, le batteur du trio, celui-là même qui était venu au Cécile et Ramone en mai dernier, a dû rebrousser chemin à la frontière. Un excellent remplaçant, Stéphane Beaudin (Les Respectables, Big Sugar) est venu prendre la relève à la toute dernière minute. Anthony Gomes a adapté son spectacle en fonction de ce changement ce qui fait que nous avons entendu moins de ses compositions mais une tout aussi belle sélection de classiques du blues et blues rock. Par exemple, Five Long Years écrite par le pianiste Eddie Boyd en 1952, m’a rappelé la première fois où j’ai vu Gomes en spectacle à l’Autre Caserne et où j’avais découvert cette chanson bien adaptée à la guitare.
Gomes a aussi dû composer avec une foule si bruyante dans son enthousiasme débordant que les chansons douces n’étaient pas trop de mise. Malgré tout, N’abandonne Pas, version française de Darkest Before the Dawn est toujours un beau moment dans le spectacle d’Anthony Gomes. Cette superbe chanson est aussi le thème d’une vidéo de la fondation Music Is The Medecine fondée en 2010 par Gomes dédiée à aider les enfants dans le besoin https://www.youtube.com/watch?v=FKDVROZcITU
C’était une foule à Voodoo Chile et, comme tout le spectacle, Gomes l’a faite avec brio, agrémentée d’un solo décapant de Theo Harden où le bassiste nous a montré à quoi servaient les 9 cordes de son instrument. En hommage à Jack Bruce, le bassiste chanteur de Cream décédé cette semaine, Gomes nous a offert Sunshine of Your Love, aussi très appréciée.
Faisant abstraction d’une partie de la foule qui est souvent indisciplinée au pub Limoilou, nous avons assisté à une éblouissante prestation du guitariste, et quelle belle voix! Je suis toujours enchantée par les spectacles d’Anthony Gomes et dans des endroits où les musiciens sont si près de nous, le plaisir est augmenté. La présence charmante de Gomes autant sur la scène que pendant les pauses où, souriant, il se promène calmement parmi les gens pour échanger avec eux est aussi très agréable. Ma fille et moi avons quitté au début du 3ème set et le pub était encore plein à craquer pour la suite qui, semble-t-il a été tout aussi réussie.
♫♪♫ Reportage album Blue Room, Album Four, sortie septembre 2014.

♫♪♫ Reportage album, Drew Nelson, The Other Side sorti le 30 juillet 2014.
Influencé par le rock ‘n’roll et le Chicago Blues, Drew Nelson a commencé à jouer à l’âge de 16 ans. Il a créé son propre groupe, The Drew Nelson Band en 1989, il a fait de la tournée avec Dutch Mason et a partagé la scène avec Stevie Ray Vaughan, BB King, Bo Didley, Buddy Guy et bien d’autres. Avec une carrière de plus de 30 ans, Drew Nelson est de retour avec un premier album en 8 ans. Le guitariste, chanteur compositeur d’Ottawa avait pris une pause après des années de plus de 200 spectacles se disant fatigué de la route mais le tout a fini par lui manquer et le revoilà en selle pour reprendre l’aventure avec The Other Side. Steve Marriner, le talentueux multi-instrumentiste de Monkey Junk qui, plus jeune, a souvent joué avec Nelson et son groupe était aussi d’avis que le guitariste relance sa carrière et c’est lui-même qui produit l’album.
La mort de son père a marqué un tournant pour Nelson qui a décidé d’aller de l’avant dans ses projets de création. Steve Marriner l’a encouragé à se mettre à la composition et revoir quelques chansons, puis les deux se sont réunis pour écrire ensemble. Ce qui a donné The Other Side qui comprend 11 chansons dont 9 originales. Les reprises sont Seven Days de Bob Dylan et Bird on a Wire de Leonard Cohen.
L’album a plusieurs points forts par la qualité de ses musiciens, Marriner accompagne sur une foule d’instruments allant de la guitare barritone aux claviers. Nelson est excellent à la guitare, sa voix chaude est harmonieuse et une fragilité marque certains passages, alors qu’elle ne se remarque pas sur plusieurs chansons. Matt Sobb de Monkey Junk est à la batterie et aux percussions. Quelques invités s’ajoutent, un violoncelle sur The Other Side la très belle chanson titre, un hommage à son père où l’on sent la tristesse de l’absence et les questionnements sur l’au-delà. Une pedal steel est bien en évidence sur Bird on a Wire, un sax ajoute sa couleur sur Did You Ever? Get It! a un beat rock ‘n’roll dansant, Drifting Away est une belle ballade au rythme folk country aux guitares acoustiques et slide. Valentine est accrocheuse avec ses airs surf. Sur la bluesy Please Come Home l’harmonica et le piano sont au premier plan. The Marrinaires, 3 voix féminines, sont aussi aux accompagnements sur la résolument reggae Stick Around et sur plusieurs titres. Le tout donne un album original très bien rendu, où le son est excellent et où plusieurs compositions se démarquent en particulier Make It Right, Stick Around, One More Chance, Valentine et Get It!
1. Seven Days
2. Make It Right
3. Stick Around
4. Bird On the Wire
5. One More Chance
6. Valentine
7. Drifting Away
8. Please Come Home
9. Did You Ever?
10. Get It!
11. The Other Side
♫♪♫ Reportage album: Soixante Minutes Avant la Fin, Le Band à Boivin, en vente maintenant.
Le Band à Boivin est un groupe rock de Québec qui chante principalement en français, Soixante Minutes Avant la Fin, leur premier album est maintenant en vente et c’est franchement à mon goût, d’un son rock tout à fait abordable pour moi qui vogue plutôt sur les flots blues. J’avais vu Le Band à Boivin en ouverture du spectacle de la Boîte à Musiciens en juin 2013, spectacle où Nanette Workman était la vedette principale, et j’avais été impressionnée par la qualité des textes engagés, les airs rassembleurs et le talent des musiciens.
♫♪♫ Reportage album: Lucky Peterson, The Son of a Bluesman sorti le 17 juin 2014.

The Son of a Bluesman comporte plusieurs chansons originales composées par Peterson ou pour lui. Il a choisi d’interpréter les titres de Gregg A. Smith (Blues in my Blood), Wilson Pickett (Funky Broadway), Bobby Bland (I Pity the Fool) et Dorinda Clarck-Cole (I’m Still Here). Ce dernier titre se répète d’ailleurs avec une chanson écrite par Peterson et son bassiste Tim Waites. Cette dernière est plutôt funk et celle qui termine l’album est un cover gospel où vraiment, Peterson s’exprime avec une ferveur religieuse, accompagné des voix féminines qui soulignent plusieurs chansons de l’album.
Mais venons-en au blues: la chanson d’ouverture, Blues In My Blood, donne le ton à l’album, on y entend un Peterson inspiré et énergique. Avec Nana Jarnell, on a une superbe instrumentale où le chœur féminin ajoute simplement les deux mots du titre à quelques reprises à la fin. Jarnell est le nom de la mère de Lucky Peterson et de la mère de son épouse et il appelait sa grand-mère Nana, il a combiné les deux noms dans le titre. Parlant de son épouse, Tamara Stovall Peterson chante aussi sur une très belle pièce acoustique, Joy. Leur fils Tamaron y fait aussi une apparition en rappant un cameo et leur fille Lucki Azariah Peterson y chante le 2ème couplet. You Lucky Dog est une autre belle instrumentale où l’orgue et la section cuivres s’éclatent alors que sur Boogie-Woogie Blues Joint Party, c’est au tour du piano et de la guitare de nous faire danser dans le salon. I Pity the Fool est un beau mélange de tout cela, piano, guitare et cuivres accompagnent la voix riche de Peterson dans cette reprise de Bobby Blue Bland.
Lucky Peterson a côtoyé les plus grandes légendes du blues depuis qu’il a commencé à jouer dans la boîte de nuit de son père James Peterson à l’âge de 5 ans. Les Buddy Guy, Koko Taylor, Muddy Waters et Junior Wells lui ont montré la voie et il la suit avec bonheur, sa personnalité et son talent sont mis bien en évidence sur The Son of a Bluesman.
♫♪♫ Reportage album, Jordan Officer, I’m Free, disponible maintenant.
J’ai eu grand plaisir à renouer musicalement avec Jordan Officer, ce jeune guitariste m’avait beaucoup impressionnée quand je l’ai vu au début des années 2000 à l’Autre Caserne alors qu’il accompagnait le Stephen Barry Band. Avec son nouvel album, I’m Free, Jordan Officer revient au blues après un long intermède principalement consacré au jazz avec le Suzie Arioli Band. Il a aussi à son actif un album éponyme, tout instrumental, qui a remporté en 2010 le prix de l’album jazz de l’année à L’ADISQ.
La guitare est la vedette de I’m Free, mise en avant, magnifique, sur les 11 chansons de l’album qui comprend 9 compositions originales et, d’entrée de jeu, Officer se présente à nous avec At Least I’ve Got The Blues. D’une voix chantée parlée, il nous dit qu’il a 36 ans, 2 enfants et qu’il a joué de plusieurs styles de musique au cours des années mais qu’il revient à son style original, son premier amour, le blues. En entrevue à CBC, il explique avoir eu l’idée en entendant Johnny Cash qui se présente lors de ses spectacles et aussi, comme lui et sa famille ont passé 6 mois à New-York pour l’enregistrement de l’album, il voulait capturer ce moment dans le temps et décrire où il en est dans sa vie.
Deux bassistes et deux batteurs sont sur l’album, Andy Hess à la basse sur la majorité des chansons, Jeff Hill sur A Night of Fun, alors que Tony Mason et Charley Drayton se partagent les pièces à la batterie. Un accompagnement tout en subtilité qui laisse la place à la guitare et à la voix de Jordan, une belle voix au timbre profond parfois un peu fragile mais qui ne demande qu’à prendre de l’assurance.
At Least I’ve Got the Blues qu’on fredonne quand ça va mal, I’m Free, un beau slow, Jackie’s Tune une belle instrumentale, une interprétation très réussie de Ain’t Nobody’s Business, chanson enregistrée pour la première fois en 1922, When We Were Just Two au beat country, Two Will Do où l’on reconnait l’influence jazz. Le tout se termine par une touche qui nous rappelle les westerns spaghetti, Hang ‘Em High, chanson thème du film mettant en vedette Clint Eastwood en 1968. Pour amateurs de guitare, un plaisir dans les oreilles.
Jordan Officer sera à l’Impérial de Québec le 6 juillet dans le cadre du festival d’été.
• reportage JW Jones chez Cécile & Ramone le 9 mai 2014.

JW a pigé dans ses 7 albums, dans les classiques blues et dans les nouveautés qui feront partie du prochain cd pour nous concocter un excellent spectacle. On sait que JW aime nous faire des surprises et ça n’a pas manqué avec une tournée de changement d’instruments, Laura Greenberg nous a fait un beau solo de guitare pendant que JW était à batterie et Holmes à la basse et, à un certain moment les 3 musiciens jouaient sur la guitare de Jones. Un duel à 4 baquettes a aussi eu lieu entre Jones et Holmes à la batterie.
You’re Gonna Need Me d’Albert King aussi chanté par Robert Cray, Dimples de John Lee Hooker, un hommage à Jimmie Vaugnan, ont fait partie du spectacle. Plusieurs chansons originales de Jones étaient aussi sur la liste, les solos sont superbes, le jeu est riche et l’énergie qui se dégage du spectacle est un beau cadeau blues. Les amateurs étaient enchantés de leur soirée, les danseuses…dansaient…les slow blues leur collaient au corps et Jones est même descendu dans la salle jouer un slow en dansant avec une jeune demoiselle.
De la Floride en passant par Oshawa, le trio partait tôt le lendemain pour la Nouvelle-Écosse, ensuite un festival en Californie où il jouera sur les mêmes scènes que Buddy Guy, les Allman Brothers et plusieurs autres puis, le 20 mai, le trio sera à Nashville pour enregistrer un nouvel album avec le gagnant d’un Grammy, le producteur Tom Hambridge. JW Jones nous offre d’ailleurs de participer à la création de ce huitième album en contribuant à son projet Kickstarter. Le minimum est de 1$ et pour un montant variant de 10$ à 3000$, vous pouvez vous procurer différents lots tout en aidant les musiciens à financer ce projet. Par exemple, 10$ vous assure la copie numérique de l’album avant sa sortie et 25$ vous donne droit à la copie physique autographiée. C’est une belle manière d’aider les musiciens à garder le blues vivant.
• Reportage Bryan Lee chez Cécile et Ramone le 12 avril 2014.
Le réputé resto-bar Cécile et Ramone recevait un grand du blues le 12 avril. Dans une tournée de plusieurs dates au Québec, Bryan Lee, le Braille Blues Daddy était à l’affiche et nous avons vraiment passé un excellent moment en sa compagnie. La place était pleine à craquer et, avant le spectacle, les amateurs s’échangeaient leurs souvenirs sur cette légende vivante, certains l’ayant vu de nombreuses fois sans jamais se lasser, d’autres ayant assisté à un spectacle du musicien à la Nouvelle-Orléans, ou, comme moi, plusieurs l’avaient vu à Donnacona en 2008 ou à la mythique Autre Caserne en 2003. Tous étaient impatients de voir ou revoir ce charismatique guitariste et, pour ma part, ce spectacle a été un de mes préférés de Bryan Lee. En fait, j’essaie d’analyser le pourquoi de cette préférence et je ne vois qu’une raison, sa Gibson Flying V noire avait un son du tonnerre! Un son incisif, sec, électrique, efficace, j’ai été fascinée toute la soirée par la maîtrise de Lee sur sa machine, ses notes bien distinctes et son bending harmonieux. La voix est assurée et l’énergie est encore au rendez-vous et, bien que sa santé ne soit pas à son meilleur, Bryan Lee a joué assis mais s’est levé pour chanter pour toute la durée du premier set.
Très bien soutenus par Mike Kerns à la basse et Jeffrey Rodgers à la batterie, ceux-ci faisant partie du Blues Power Band depuis quelques mois, Lee et son claviériste Larry Byrne, avec qui il a grandi, ont été les clous de la soirée avec leurs échanges clavier guitare. Selon Mike Bounds, le gérant de tournée qui accompagne le groupe, Lee ne prépare pas de setlist pour ses musiciens, il joue selon la foule et l’ambiance du moment. Samedi le spectacle comprenait plusieurs covers et des succès du guitariste tirés de ses nombreux albums en plus de présenter son tout nouveau cd, Play One For Me.
Sous étiquette Severn Records d’Annapolis, ce nouvel album est la réunion de 7 musiciens dont Kim Wilson à l’harmonica et Johnny Moeller à la guitare en plus de comporter une section cuivres et cordes de 11 musiciens. Un album studio de grande qualité sonore qui comprend plusieurs compositions originales de Bryan Lee et quelques reprises dont la très belle It’s Too Bad de Freddie King que nous avons entendue samedi soir. En plus de ses compositions, la liste comprenait aussi The Things that I Used to Do, Six Strings Therapy, chanson qu’il a mise en pratique pendant la pause où, penché vers elles, il a écouté des fans lui parler. Il a aussi signé un grand nombre d’album, les amateurs étant nombreux à se le procurer. Après cette pause où le volume sonore rock’n roll était assez assourdissant, le blues est revenu en force et plusieurs se sont levés pour danser. Crossut Saw, I’ll Play The Blues For You, The Sky is Crying étaient à l’affiche et au rappel Bryan nous a offert Key To The Highway. Cette deuxième partie a comporté de beaux solo inspirés à la guitare et c’est le coeur rechargé de l’énergie blues de Bryan Lee que nous avons quitté.
♪♫♪ Reportage album Paul Deslauriers Band, sortie le 18 mars 2014.
Les réseaux sociaux sont cruels, nous avons pu voir, ça et là, un aperçu de l’évolution de l’album mais seulement sous forme de courtes vidéos et de photos prises dans le studio d’enregistrement, mais ça y est! Attendu impatiemment par les fans du trio, dont moi, le nouvel album du Paul Deslauriers Band est bien réel et sera disponible le 18 mars.
Éclatant! C’est le mot qui m’est venu spontanément à la première écoute, et qui qualifie autant la sonorité franche des instruments des 3 musiciens que la voix de Paul Deslauriers et ses envolées impressionnantes à la guitare. L’album éponyme du Paul Deslauriers Band comprend 7 chansons originales et 3 interprétations de classiques choisis avec bonheur, Love in Vain (Robert Johnson), Nobody’s Fault but Mine (Willie Johnson) et Not Fade Away (Buddy Holly). Steve Marriner accompagne magnifiquement à l’harmonica sur Going Down Slow, la chanson d’ouverture où, déjà en partant, Paul démontre toute la puissance et la douceur de sa voix, Marriner est aussi sur She Should Be Mine, au rythme bien marqué par la batterie, vraiment belle collaboration de ce musicien de Monkey Junk sur ces 2 chansons. Que dire de la très belle Labor of Love…on voit avec cette chanson qu’on n’a pas nécessairement besoin de faire un slow blues pour faire un blues brûlant, le rythme de cette chanson n’est pas très lent mais le blues lui est définitivement brûlant…jusqu’au soupir final.
Steve Strongman est guitariste invité sur All I Want et un beau duel à la guitare marque sa présence. Love in Vain est toujours pour moi un moment de recueillement, Paul Deslauriers crée, avec cette interprétation de la chanson de Robert Johnson, un espace-temps blues où je me perds à chaque fois avec émotion. Green Stripe, un instrumental endiablé aux rythmes variés dure 3 minutes 30. Baby Come Home est une ballade qui commence tout en douceur et qui se déploie en une montée musicale très réussie. Nobody’s Fault but Mine, I Blame You et la finale, Not Fade Away, une pièce de plus de 9 minutes où le virtuose de la guitare s’en donne à coeur joie, sont les autres titres de cet album.
Enregistré au Studio Tone Bender à Montréal, « live », sans artifices, en ne choisissant que les meilleures prises, l’album a un son bien cru et bien défini et on y entend toutes les nuances des instruments. Les 3 musiciens, outre Paul Deslauriers, Greg Morency est à la basse et Sam Harrisson à la batterie, dont la réputation n’est plus à faire et dont la chimie est évidente quand ils jouent ensemble, nous offrent ici une excellente réalisation qu’on a du plaisir à découvrir au fil des écoutes successives et qui me donne très hâte de les voir nous présenter en spectacle.
Avec la sortie de l’album, le Paul Deslauriers Band lance un site web tout neuf déjà bien garni en informations variées et où toutes les dates de lancement sont annoncées. http://www.pauldeslauriersband.com/
cliquez sur « play » pour entendre Going Down Slow.
♦ Reportage festival d’été, Brian and the Bluestorm le 4 juillet 2013 au Petit Impérial.
J’ai envie de me vanter un peu en disant que la ville de Québec a découvert Brian Tyler avant la province. En septembre 2012, Michel Rochette nous avait fait découvrir Brian and the Bluestorm et, déjà, l’idée avait germée que ce grand bluesman aurait sa place dans la programmation du festival d’été 2013.
C’est lui que nous avons vu au Petit Impérial en ouverture du volet blues du festival d’été. Dans une vraie ambiance de festival, il y avait une file d’attente à la porte et la foule qui a envahi la salle a réservé aux excellents musiciens un accueil chaleureux qui n’a pas tiédi une seconde.
Brian nous est arrivé avec de nouveaux musiciens tout aussi bons que la mouture précédente et, je dirais, avec un son plus éclaté. En fait, ça explosait de tous les côtés sur la scène. Les membres du groupe nous ont été présentés pendant The Dark Side of Me, il s’agit de Jean-Philippe Comeau, talentueux jeune guitariste, Marc-Antoine Braney à la batterie n’a que 17 ans et remplit son rôle à merveille tout comme Sébastien Meilleur à la basse. Le spectaculaire Michel Hains à l’orgue B3 a fait montre de son talent avec une énergie communicative, il nous a offert de longs et endiablés duo/duels avec Jean Philippe Comeau à la guitare. La présence de l’imposant Brian Tyler est remarquable, nous avons retrouvé avec plaisir le chaleureux chanteur à la voix magnifique qui s’adresse aux gens avec simplicité et bonne humeur.
Plusieurs classiques étaient sur la liste tels que la très belle The Sky is Crying en ouverture de spectacle, Damn Right, I’ve Got The Blues de Buddy Guy, Suzie Q, Pride and Joy de Stevie Ray Vaughan, Mr Cleanhead. Et, bien sûr, plusieurs titres du cd de Brian and the Bluestorm étaient à l’affiche, Arrange It, Same Old Shit. Le rappel comprenait une chanson des Blues Brothers, Hari Hari Hari Ho qui a fait participer tout le monde et Up and Down, mon coup de cœur du CD, CD dont plusieurs exemplaires ont trouvé preneur parmi la foule enchantée du spectacle.
Ne manquez pas le concours Québec chante le Blues sur le site de Brian and the Bluestorm.
♦ Reportage Keb’ Mo’ au Palais Montcalm le 10 nov. 2012.
Bien je que je sois consciente de la qualité de son talent et de sa réputation internationale, et que j’aime beaucoup sa manière de jouer, Keb Mo n’est pas dans mon top cinq des musiciens de blues, simplement parce que son style est un peu plus folk que ce qui me fait vibrer. Par contre j’ai assisté samedi à un spectacle d’une qualité remarquable et que j’ai adoré. La foule qui remplissait la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm a offert à Kevin Moore un accueil tellement chaleureux que j’ai vraiment compris à quel point il a des fans amoureux inconditionnels à Québec. De plus, une joyeuse bonne humeur régnait sur la scène en ce dernier spectacle du groupe avant son retour à la maison.
En ouverture, le guitariste est seul sur scène, dans un rayon de lumière, avec sa Dobro. Puis Les Falconer, le batteur, a accompagné Keb Mo en duo pour quelques chansons. Tout en douceur, agaçant subtilement ses cymbales avec ses balais métalliques ou en bois, il a mis en valeur les ballades du guitariste. Entre autres, la très belle Hand It Over que Keb Mo a jouée sur une guitare acoustique. Et, avec les changements de rythmes, venaient les changements de guitare, pratiquement à chaque chanson. Nous en avons vues cinq en tout et j’aime beaucoup cette dynamique de certains guitaristes, on se prend à apprécier et écouter avec attention les différences dans le son des instruments.
Ensuite sont venus s’ajouter Vail Johnson à la basse et Michael Hicks aux claviers pour un éclatant Life is Beautiful en full band. Vail Johnson, dont j’ai beaucoup aimé le travail de précision, nous a fait de très courts solos et on y sentait une telle énergie que j’ai voulu en savoir plus sur lui. Ce qui m’a mené à son site et à cet extrait sur youtube. Un rêve pour les amateurs de solo de basse.
Michael B. Hicks aux claviers, au piano, orgue et à ce que j’ai soupçonné être un synthétiseur, tout en surprises musicales, nous faisait parfois des envolées ad lib mais bien intégrées, pour donner aux chansons de Keb Mo un accent surprenant. D’autres fois, complètement en accord avec le band, il ajoutait à la richesse de l’ensemble.
Les Falconer dont j’ai admiré la subtilité, suit Keb Mo dans tous les chemins qu’il prend, que ce soit à plein régime pour un blues éclaté comme Rita ou tout doucement, sur le bout des cymbales dans des pièces comme Life is Beautiful. Les trois musiciens de Keb Mo nous ont fait entendre leurs solos et aussi leur voix en back vocal mais dans The Door, où chacun a chanté un extrait, nous avons découvert qu’ils avaient tous une voix magnifique. Au rappel, la très punchée Am I Wrong a mis le feu dans la salle et la foule, debout, a dansé jusqu’à la fin, avec la pièce She Just Want to Dance.
Voilà le résumé de ma soirée qui m’a fait découvrir en spectacle un artiste plein de sensibilité, au jeu riche, à la voix touchante avec ce petit cassé fragile, et qui est entouré de musiciens de talent.
♦ reportage Ria Reece Band au Petit Impérial le 9 nov. 2012.
Nous avons profité d’une autre belle découverte offerte par Michel Rochette le 9 novembre au Petit Impérial avec la présence de Ria Reece qui nous a enchantés de sa magnifique voix. Ria Reece, qui a 34 ans mais qui en parait 20, est originaire de Toronto et habite Montréal depuis 2009 et elle nous a présenté ses musiciens et ses chansons dans un très bon français. Le Ria Reece Band qui existe depuis septembre 2011, est composé d’André Chevarie à la guitare, de Guy Robert à la basse et de Martin Laporte à la batterie, ces deux derniers n’étant pas des inconnus dans le blues à Québec puisque nous avions vu Martin Laporte avec Sonny Wolfe, Joe Hell et Kevin Mark et Guy Robert était le bassiste de Greenwood à ses débuts.
Toute de bleu vêtue, de ses escarpins jusqu’à la fleur dans ses cheveux, Ria Reece nous a fait visiter les succès des Tracy Chapman, Temptations et CCR, quelques rythmes soul, un peu de Motown, en plus des beaux blues qu’elle nous a interprétés de sa voix pleine d’éclat ou de velours, selon l’humeur de la chanson.
Bien entourée par ses musiciens talentueux, la jeune chanteuse nous a fait vivre des montées dramatiques comme dans House of the Rising Sun, qui a une valeur particulière pour elle puisque son père la lui chantait quand elle était petite. Ou encore dans la finale d’un très beau slow Backwater Blues de Dinah Washington où la bête de scène, sagement harnachée jusque là, n’a demandé qu’à sortir pour nous donner des frissons.
Nous avons aussi entendu You Can’t Save Her, composée par Ria et André Chevarie et des compositions d’André, The Road et Whisper, tirées du CD du groupe rock montréalais Urbancowboy dont il est le guitariste(ne pas confondre avec le groupe de Québec) se sont aussi intégrées aux interprétations telles que My Babe, All Night Long et I Just Want To Make Love To You, et nous ont donné des moments plein d’énergie. En particulier un trio en rafale, Rollin’ on the Railroad, Good Golly Miss Molly et Don’t Mess with the Kids. Et, pour ajouter à cette belle énergie, l’excellent batteur Martin Laporte nous a offert un long solo qu’il a fait en partie à mains nues, en partie avec ses baquettes sur la scène, sur les chaises, les moniteurs, le pied de micro, le verre à café d’un spectateur, tout en dosant les coups selon la fragilité du matériel choisi. Pour le rappel, un superbe At Last d’Etta James a conclu cette belle soirée.
À ne pas manquer, mercredi le 14 novembre, une autre belle soirée de blues nous attend au Petit Impérial avec la présence attendue de Matt Andersen.