reportage Gary Clark Jr. à la Casbah de Québec le 17 août 2011
La saison blues 2011-2012 de la Casbah, qui commence officiellement le 23 septembre avec Greenwood, s’est comme allongée par le début, mercredi le 17 août, par l’addition d’un bijou de spectacle que nous a offert Michel Rochette, le directeur de la programmation et responsable des relations publiques.
Gary Clark Jr. était en ville, pour la première et pas pour la dernière fois souhaitons-le! J’avoue que depuis l’annonce de ce spectacle, au fil de mes recherches, un joyeux buzz d’anticipation se créait dans mon mental. Un jeune guitariste d’Austin, Texas qui a eu sa première guitare à 12 ans et qui est invité à jouer au club Antone’s à l’âge de 15 ans en compagnie des Hubert Sumlin, Jimmy Vaughan et James Cotton et qui a une journée à son nom à Austin depuis cet âge( le 3 mai est le Gary Clark Jr. Day), qui a été le seul « débutant » à être invité par Eric Clapton au célèbre festival de guitaristes Crossroad en 2010, qui, après le festival, a signé avec Warner Bros et dont le cd démo comprenant 4 chansons obtient 4 étoiles du magazine Rolling Stone, ce jeune guitariste donc, a de quoi intriguer.
Je n’étais pas la seule à souhaiter voir ce jeune prodige de 27 ans, la salle était comble, un mercredi soir, et la foule enthousiaste et démonstrative est restée jusqu’à la fin.
Le talentueux trio est composé de Gary Clark Jr. à la guitare Epiphone qu’il n’a pas quitté de la soirée, de John Bradley à la basse et contrebasse et de Johnny Radelat à la batterie, les trois musiciens sont d’Austin, Texas et jouent ensemble depuis mai. Ils sont sur la route depuis à peu près le même moment, ce qui a créé une cohésion remarquable dans le groupe.
Clark a fait une majorité de compositions, très peu de reprises, dans tous les styles et quand je dis tous les styles, je ne parle pas seulement de styles de blues. On a entendu du soul, du R’nB, du rock, du rock’n roll et bien sûr, du blues. Mais je suis conquise, moi qui ne suis pas difficile à perdre dès que ça sort de ma palette, j’ai adoré tout le long. Peu démonstratif, Clark joue avec une intériorité touchante et nous surprend à chaque intro qu’il amène tout en douceur pour nous entrainer soit dans un rock percutant, soit dans un rock ‘n roll dansant ou encore dans une douce ballade, seul sur scène, comme celles qu’il a faites en début de set et en fin de rappel. Chaque chanson qui se termine crée une attente pour la prochaine, on a hâte de voir le beat qui va suivre.
Le clou de la soirée a été la très belle Bright Lights que j’avais entendue sur différents sites mais franchement, se la faire assener live est toute une expérience! À entendre certaines des compositions de Clark, on se met à penser que si H… dirais-je le nom? Oui-oui, si Hendrix était là, en 2011 et qu’il avait 27 ans…mais voilà, c’est Gary Clark Jr. qui est là avec son talent bien à lui et il a l’air si sage et talentueux qu’on peut espérer le suivre longtemps dans son évolution musicale.
Après le spectacle, les opinions étaient unanimes quant à la qualité de ce que nous venions de voir. Les musiciens sont venus s’accouder au bar et les derniers flâneurs comme moi qui s’attardaient à jaser ont pu leur serrer la main et échanger quelques mots.