Reportage Donnacona au Rythme du Blues 2012, dimanche le 12 août.
Un miracle météo s’est produit dimanche. Défiant les prévisions, le soleil est apparu mur à mur, plus un seul nuage. C’était bleu en haut, blues en bas, que demander de plus pour cette dernière journée du festival? On marinait sous le chaud soleil ce qui est beaucoup mieux que dans l’eau pluie.
Un duo québécois commençait le programme de Donnacona au Rythme du Blues. SouthSiders, Glenn Gillis et Normand Lacroix, nous ont concocté un début d’après-midi tout en blues et folk. Nous avons vu plusieurs changements de guitares, basse, électrique, acoustique. J’aime beaucoup ces changements, ça me tient en alerte pour la suite, on a toujours hâte d’entendre le son que donnera le prochain mix. Une petite boîte de percussion en bois avec pédale et micro complétait le son et j’ai beaucoup apprécié ce spectacle qui comprenait, entre autres, des compositions du duo.
Shake Your Hips!, un groupe de Paris est entré en scène pour la suite. Une autre première au Canada pour le festival de cette année. Un très bon band, un très bon son. 4 musiciens et un chanteur à la voix puissante composent le groupe. Ils nous ont présenté leurs compositions dont une dédiée à B.B. King. Nous avons entendu plusieurs bons solos, des échanges entre les musiciens et, tenez-vous bien, pour faire plaisir aux québécois, le groupe se demandait quelle chanson ils pourraient bien nous offrir. Il nous a fait Câline de Blues. Rien de moins. Le son, la voix, l’accent, tout y était. Frédéric Miller a fait vibrer la rue Notre-Dame et la foule a embarqué à fond. Une belle découverte que ce groupe français. Pour rire un peu, allez lire les bio des musiciens sur leur site.
Steve Hill suivait. J’avais hâte de voir ce spectacle pour avoir entendu beaucoup parler du nouveau cd solo du chanteur. Une grosse caisse, une cymbale et une guitare…et une voix. Beau spectacle, vraiment. J’ai toujours aimé voir Steve Hill jouer du blues et c’est ce qu’il fait dans ce show solo. Du blues rock bien cru, pas de distractions, le focus est sur lui, seul sur scène. Je le considère comme un virtuose de la guitare et quand il fait le son que j’aime, c’est un plaisir à voir. Il y a beaucoup de changements de guitares, ce qui met du piquant, comme j’ai dit plus haut. Le naturel est revenu pour la dernière pièce où il a fait un medley rock. Je n’aurais jamais cru qu’un musicien seul puisse faire autant de bruit…
Un jeune trio se présentait ensuite, Moreland & Arbuckle du Kansas. Dustin Arbuckle est le chanteur harmoniciste, Aaron Moreland est guitariste et Brad Horner est à la batterie Moreland utilise, entre autres guitares, une « boîte à cigares » qui a une corde de basse et 3 cordes de guitare et il utilise le bottleneck sur toutes ses guitares. Arbuckle chantait parfois dans son micro d’harmonica pour donner une toute autre tonalité à sa voix. . Ils ont un son particulier qu’ils qualifient de Delta blues du début du 20ème siècle mélangé à du blues urbain d’après guerre distillé dans un rock garage cru. Je dirais que ça donne un blues plus ou moins mélodique mais intense et énergique qui nous fait sortir des sentiers battus. En fait, j’hésite entre « j’ai adoré » et « c’était trop ». Je pense que la barre est haute pour les spectacles en fin de festival, je parle pour moi, parfois la fatigue s’installe et je deviens moins réceptive.
Pour cette raison, la fatigue, je ne suis pas restée longtemps pour le spectacle de Layla Zoe qui clôturait Donnacona au Rythme du Blues 2012. Par contre, j’ai eu le temps de voir une charmante jeune chanteuse qui s’adresse à nous en français, qui a une voix magnifique, grave et puissante et qui a une belle présence sur scène, voguant et dansant entre ses deux guitaristes talentueux, Kim Greenwood et Kevin Charrette. La rue était pleine en cette (finalement!) belle soirée d’été sous les étoiles et c’est ce qui a terminé mon festival, ma récolte pour cette année de beaux souvenirs blues à Donnacona. Encore une fois bravo à toute l’équipe!
Reportage Donnacona au Rythme du Blues 2012, samedi le 11 août.
Je suis contente, j’ai pu voir tous les spectacles en extérieur cette année. À mon arrivée à Donnacona samedi, Richard Carr était sur la scène. J’ai beaucoup aimé et je trouve qu’il a pris un bel essor depuis la sortie de son excellent cd, Tell Everybody chez Iguane Records. Carr était accompagné de Barry Nameth à la batterie, René Gignac à la basse et Michel Hains aux claviers et la dynamique était très bonne sur la scène. Richard Car, de sa voix chaude et de son style précis à la guitare nous a offert des classiques et plusieurs compositions qu’il nous présentait en quelques phrases avant de commencer, ce que je trouve toujours intéressant.
Kenny « Blues Boss » Wayne toujours aussi flamboyant dans son habillement qui, cette fois-ci, était dans les palettes de jaune or et blanc, des souliers au chapeau en passant par les bas, nous a ensuite offert son piano blues et boogie woogie. Pat Loiselle de Montréal, que nous verrons le 18 août à l’Île en Blues avec Craig Miller, l’accompagnait parfois à la guitare et parfois à l’harmonica ainsi qu’un bassiste et un batteur. Nous avons passé un agréable moment en leur compagnie.
Le spectacle suivant nous présentait Steve Strongman en trio avec Yannick Lambert comme bassiste. Strongman est maintenant un habitué de Donnacona, nous l’avons vu à plusieurs reprises et il donne un très bon spectacle comprenant plusieurs compositions originales. Entre autres, cette année, il a fait quelques chansons seul sur scène provenant de son récent cd, A Natural Fact. Un excellent guitariste qui a une belle voix, il se donne la peine de s’adresser à nous en français et il fait des incursions dans la foule ce qui lui attire toujours beaucoup d’applaudissements.
Un des clous du festival, une autre de ces belles légendes du blues que Yannick nous fait venir, Magic Slim était à l’affiche pour terminer la soirée en extérieur. Le spectacle a commencé avec ses Teardrops sur scène, un guitariste qui a chanté et joué quelques pièces avec le batteur et le bassiste et nous sommes tout de suite tombés dans les bons beats Chicago Blues. Puis Magic Slim est monté tout doucement sur scène, avec de l’aide, pour venir s’assoir au micro. Il était en grande forme et nous passions un très bon moment sous nos parapluies quand les rafales de vent se sont mises à repousser la pluie sur la scène. Les courageux musiciens ont persévéré, Magic Slim essuyant sa guitare de temps à autres, mais il était devenu trop dangereux de continuer et le spectacle a été écourté d’une vingtaine de minutes, il a été assez long quand même pour nous permettre de profiter du bon blues de Magic Slim et de ses musiciens.
Dawn Tyler Watson a fait son spectacle à la maison de la culture, on m’a dit qu’elle avait fait salle comble et qu’elle a charmé son public, comme toujours.
Reportage Donnacona au Rythme du Blues 2012, vendredi le 10 août.
Vendredi le 10, nous avons quitté la maison bien équipés pour la pluie mais les organisateurs de Donnacona au Rythme du Blues avaient installé les spectacles dans la salle de la maison de la Culture. À notre arrivée, Jim Zeller, l’enfant terrible, était sur la scène et dans la salle, enfin partout, avec son blues, ses harmonicas, ses réglages, son reverb dans le son et dans la voix, en duo acoustique avec le talentueux Frédéric Laliberté à la guitare. C’est simple, ce duo m’emballe à chaque fois que je le vois et la salle comble a embarqué à fond dans les chansons de Zeller, des bouts en anglais, des bouts en français, il parle du blues, du temps, de la ville, des femmes et encore du blues. Comme on aime. De plus, Zeller a participé brièvement aux deux spectacles qui ont suivi, toujours avec bonheur, en s’intégrant parfaitement au blues des autres bands.
Le spectacle suivant présentait une autre première au Canada, Thorbjorn Risager du Danemark. Le temps d’installer les instruments et de tricoter les fils électriques, les 7 musiciens ont pris place et il y avait du talent au pied carré sur la scène! 2 guitares, trompette, sax, piano, basse et batterie formaient l’ensemble. Retenez bien ce nom difficile, si jamais ce groupe nous fait le plaisir de revenir aux alentours, c’est à ne pas manquer. Quant à moi ce groupe est exceptionnel et je disais à Yannick Lambert que je me sentais privilégiée d’avoir assisté, en salle, au spectacle de ce band qui remplit des stades en Europe. On aurait voulu être 5000 en extérieur, mais voilà, j’étais ravie d’être là.
Thorbjorn Risager a 5 cd à son actif, en majorité ses compositions originales et quelques unes du batteur Martin Seidelin. Risager est à la guitare et il fait ce qu’il veut avec sa voix magnifique, basse et puissante, qui est vraiment un instrument à part entière dans le groupe et j’adore ce petit cassé dans la voix que le chanteur a parfois dans les slows. Le reste du band est à l’avenant, tout à fait talentueux. La guitare d’accompagnement de Peter Skjerning, souvent slide, était toujours un plus dans le son d’ensemble. Les cuivres, Peter Kehl à la trompette et Hans Nybo Jørgensen au saxophone formaient une équipe dynamique et souriante. J’aime les classiques bien joués et Thorbjorn Risager en a fait quelques uns mais j’aime beaucoup me faire surprendre par du nouveau blues et c’est ce que ce band a fait tout au long du spectacle. De plus, plusieurs des musiciens ont vraiment fait un bel effort pour s’adresser à nous en français. Et, j’avoue, leur cd Track Record est collé dans le lecteur depuis vendredi dernier.
Avec tout ça le temps passait, est-ce qu’on allait rester pour le dernier spectacle? Mais, comme a dit une dame près de nous, « on va l’entreprendre » et on verra. Eh bien, on a vu. Imposant de stature, sa guitare semblait toute petite dans ses mains, Larry McCray, nous a fait du Chicago blues pour le restant de la soirée. Peu démonstratif mais très efficace à la guitare, McCray a une voix puissante et un beau son de guitare bien cru. Il était accompagné de son frère Steve McCray à la basse, qu’on aurait aimé voir se lâcher lousse puisqu’il nous a montré des passes assez impressionnantes à quelques reprises, mais tout à coup, comme un enfant pris en faute, il redevenait sérieux et trop sage. Le claviériste Shawn McDonad et lui, accompagnaient aussi à la voix. Jim Zeller a fait monter l’ambiance d’un cran quand il est venu accompagner deux chansons de McCray dont un Sweet Home Chicago qui a soulevé la foule. « Ça, on appelle ça du blues », a-t-il dit entre deux phrases à l’harmonica. Nous avons quitté après ce spectacle énergique et quelques échanges sympathiques avec les musiciens qui ne se couchaient pas mais allaient prendre l’avion à Montréal en direction de Los Angeles.
Reportage Donnacona au Rythme du Blues 2012, jeudi le 9 août.
La météo n’a pas toujours été de notre bord pour la 7ème édition de Donnacona au Rythme du Blues qui se tenait cette année du 7 au 12 août, bien que nous ayons eu de belles accalmies. Le plan B a toutefois été utilisé à quelques reprises et les organisateurs ont toute mon admiration puisqu’ils se sont revirés sur un 10 cents pour déplacer certains spectacles en intérieur. La météo, cet impondérable, mise à part, nous avons vécu de grands moments de blues encore cette année grâce aux belles découvertes de l’excellente programmation que nous avait préparée Yannick Lambert.
À notre arrivée, jeudi le 8, Joe & the Midnight Special était sur la scène et Guy Dussault, Shawn Rice, Yannick Lambert et Serge Poulin nous ont mis dans une belle ambiance pour ouvrir la soirée. Une présence remarquée de Cédric le Goff, claviériste de Xavier Pillac, s’est ajoutée pour plusieurs chansons. Je voyais ce groupe pour la première fois et j’ai, entre autres, aimé la belle voix de Dussault et sa présence joyeuse sur scène, le style concis de Rice, ses échanges avec la B-3 de Le Goff, le long slow composé par Yannick Lambert et le classique Hey Joe, bien amené par Rice.
Xavier Pillac suivait et les commentaires ont tous été élogieux sur cette belle découverte venue de France. Le quatuor de Pillac comprend Cédric le Goff aux claviers, Alain Beaudry à la batterie et Antoine Escalier à la basse. La filière européenne a encore donné des résultats concluants avec ce groupe au beau son blues qui nous présentait son tout nouveau cd, Nervous Breakdown. J’ai aimé la voix de Pillac et le son d’ensemble percutant du groupe avec ses longs solos de guitare et de claviers et les rythmes variés.
Joe Louis Walker nous arrivait de San-Francisco pour la suite et il était joliment accompagné de Bertha Blades, originaire de New-York, qui tourne avec lui depuis 2011 et du guitariste new-yorkais Murali Coryell. Nous avons vu une belle diversité de styles puisque Bertha Blades, en plus d’accompagner à la voix, a chanté à plusieurs reprises et Coryell nous a offert deux pièces de son cd Sugar Lips. Joe Louis Walker a laissé beaucoup de places aux autres artistes sur scène et le guitariste, qui a plus de 20 cd à son actif, nous a aussi démontré tout son talent avec de longs solos et plusieurs pièces instrumentales, de bons Chicago blues, de la slide et même quelques épisodes de distorsion devant son ampli. Walker a invité Yannick Lambert pour quelques duels harmonica-guitare et ce spectacle a été marqué tout au long par la bonne humeur des musiciens.
Programmation Donnacona au Rythme du Blues pour le 11 août 2012
http://www.donnaconablues.com/index.html
Programmation Donnacona au Rythme du Blues 2012 facile à imprimer.
pour ceux qui n’auraient pas le dépliant, voici la programmation de Donnacona au Rythme du Blues à imprimer, c’est toujours utile à garder à portée de la main. Cliquez sur l’image/fichier/imprimer.
pour tous les détails, voyez le site: http://www.donnaconablues.com/
La programmation complète de Donnacona au Rythme du Blues 2012
Les amateurs de blues sont en effervescence ces jours-ci avec le dévoilement des programmation blues de l’été. Yannick Lambert le programmeur de Donnacona au Rythme du Blues nous présente nos talentueux artistes québécois et nous fera faire des découvertes très attendues, comme à chaque année, tout au long du festival qui se déroule du 8 au 12 août 2012.
les spectacles du 11 août prévus sur la scène extérieure se tiendront à la maison de la Culture à compter de 14h.
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Lancement de la programmation de Donnacona au Rythme du Blues le 6 juin 17h
Vous êtes invités à participer au lancement de la programmation de Donnacona au Rythme du Blues
Le mercredi 6 juin, 17h à la Maison de la Culture Georges-Hébert-Germain
Activité gratuite – On se place dans l’ambiance du blues
programmation 2012 format pdf