• Collaboration de Michel Dubois, Trois-Rivières en Blues 2014.
merci à Mikel Samel pour ses photos.
Je suis gâtée, de grands amateurs de blues ont compensé mon absence du Festival de Trois-Rivières en Blues en m’envoyant un article sur leur séjour et ainsi vous donner un bel aperçu de cette excellente édition. Merci à Pierre Fournier, Nathalie Leblond et Michel Dubois.
De Michel Dubois:
Trois Rivières en Blues 2014
Déjà en appétit à cause des échos précédant mon arrivée, c’est avec deux jours de retard que je me suis présenté pour ma deuxième visite en autant d’années. Oui, les commentaires allaient bon train au sujet de la prestation de Tommy Castro et encore plus celle de Ronnie Baker Brooks en formation enrichie de cuivres. Un spectateur m’a déclaré qu’en fermant les yeux, il aurait cru entendre Otis Redding!!!
Il faut dire que la météo était parfaite pour ces quatre jours de blues en ville. Non seulement la scène principale et la scène acoustique débordaient de spectateurs mais plusieurs bars et restaurants offraient des spectacles blues à leurs clients. Et comme si ce n’était pas assez, à deux pas du centre-ville, la promenade longeant le fleuve vibrait d’animation avec des marchands d’artisanat de nombreuses cultures, des démonstrations de danses variées et musiciens de blues-rock. Puis, juste en arrière-scène, le magnifique Saint-Laurent et ses élégants bateaux de plaisance qui paradaient sous les regards admiratifs des passants.
Il me sera impossible de rendre compte de façon détaillée de tous les bons moments de blues vécus dans un très court laps de temps. Mais je ne peux pas ignorer les spectacles de Steve Stongman , Guy Bélanger, Paul Deslauriers, Ben Racine et Dawn Tyler Watson, 418 Blues Caravan et j’en passe. Ces artistes ont tourné tout l’été dans les divers festivals au Québec et ils étaient au sommet de leur forme.
Premier coup de cœur: Otis Taylor le samedi soir sur la grande scène.
Croisé backstage quelques minutes avant son spectacle, l’homme en impose par sa stature autant que par le mystère qu’il dégage. Une fois en scène, la première impression se confirme. On n’a pas affaire à un bluesman comme les autres. Déjà sur disque, on a entendu ses sonorités éclectiques et son interprétation intense mais réservée. En direct, c’est une autre affaire! Le type se fait magicien et nous entraîne dans une envolée planante qui nous envoûte littéralement.
Mais ce n’est pas tout…je dirais que c’est du trois pour un, car son jeune guitariste de 21 ans a soulevé la foule avec un solo magistral qui a sidéré les spectateurs! Taylor Scott, retenez ce nom. Et comme si ce n’était pas assez, Anne Harris la violoniste vient conquérir les âmes tièdes, s’il en reste. Armée d’une solide formation classique, elle abat les frontières en passant du celtique au cajun, du jazz au blues avec un clin d’œil au country pour en faire un mélange hybride et métissé. Si ce n’était que de cela… Elle occupe la scène, totalement possédée et désinhibée, son corps ondule de manière tellement svelte et sensuelle que les pop-rappeuses à la mode peuvent bien aller se rhabiller! Trouvez-vous des photos d’elle et dites-moi ce que vous en pensez.
Dernier spectacle avant le jam final du dimanche: Dana Fuchs (prononcez ‘FIOUKS’). Une femme à la voix puissante, à la chevelure comme celle de Robert Plant des belles années, qui s’impose instantanément à notre attention. Ce n’est pas pour rien qu’elle a joué le rôle de Janis Joplin dans la production off-Broadway ‘ Love, Janis’. À plusieurs occasions, on reconnaît les intonations et les mimiques de Janis, mais aucune de ses chansons au programme. Par contre, nous avons été subjugués par une version saisissante du grand succès de la regrettée Etta James, ‘I’d Rather Go Blind’.
Très familière avec le répertoire des Beatles, elle nous a servi une excellente version de ‘Helter Skelter’ . En rappel, nous avons eu droit à un gospel enlevant, preuve que même après une performance épuisante, elle avait encore des réserves d’énergie. Donc, un look du tonnerre, une voix remarquable, une présence en scène irréprochable et un band qui fait totalement corps avec la chanteuse, voilà qui résume la prestation de l’américaine Dana Fuchs.
Succès de foule, présence du Who’s Who du blues québécois, collaboration des médias généralistes comme spécialisés et précieuse contribution des marchands locaux.
Évidemment mon compte-rendu ne rendrait pas justice au festival Trois-Rivières en Blues si je ne soulignais pas la qualité remarquable de la programmation, l’immense dévouement des bénévoles et le dynamisme de cette ville si accueillante
Nous nous sommes quittés sur une note d’espoir pour 2015, car les choses pourraient prendre une tournure assez incroyable avec cet amphithéâtre magnifique qui commence à dominer le paysage juste à l’est du centre-ville…
Michel Dubois, animateur de RUE D’AUTEUIL le vendredi à CKRL 89.1 Québec
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