• Reportage Victor Wainwright and the Wildroots festival d’été au Petit Impérial le 8 juillet 2014.

J’étais déjà en amour avec Victor Wainwright and the Wildroots depuis leur première visite à Québec en 2012, eh bien, j’ai renouvelé mes voeux le 8 juillet au Petit Impérial! Et je ne suis pas la seule, le Petit Impérial faisait salle comble et je crois bien que chaque personne présente est repartie avec de l’amour pour ce groupe dans son coeur. Nous avons bénéficié de la thérapie joyeuse, guérisseuse, du blues. Victor Wainwright est originaire de Savannah en Georgie, il habite maintenant à Memphis. Gagnant 2013 et 2014 du prix Pinetop Perkins à Memphis, c’est un talentueux pianiste de blues et il offre sa musique avec une ferveur généreuse.
Les Wildroots sont une équipe éclatante d’énergie sur la scène, Nick Black, 25 ans, est à la guitare. Il vient de remporter 2 prix aux Juneteenth Urban Music Awards avec son groupe et son album, The Soul Diaries. Excellent guitariste, il a une très belle voix et il nous offre des solos inspirés. C’est lui qui ouvre le spectacle avec une chanson où il nous présente les musiciens, puis Victor Wainwright entre sur scène où il prend toute la place au sens propre du terme, par son imposante stature et son sens du spectacle. J’ai embarqué à fond dans cette « mise en scène » des musiciens, en particulier Wainwright qui nous a fait rire avec ses mimiques et son cabotinage au piano tout en offrant une performance incroyable. Chaque chanson est comme une saynète, une petite comédie en elle-même et les musiciens comme une troupe de théâtre. C’était très agréable et, comme nous a dit Victor: Le piano blues a plusieurs vocations et il nous offrait son spectacle en souhaitant que le lendemain en nous levant, nous prenions la vie 5% moins au sérieux.
Il a joué un superbe boogie en nous expliquant justement les vocations du piano blues, entre autres, à l’époque où il y avait des pianistes dans les gares, le pianiste devait jouer vite parce qu’il manquait souvent des cordes ou des marteaux au piano et il fallait faire beaucoup de notes pour ne pas que cela paraisse. Il fallait aussi jouer fort pour enterrer le bruit des trains. Victor a aussi chanté Same Old Blues. Quel moment magique! Peu de piano, un solo brûlant de Nick Black et Victor qui est allé dans la salle pour chanter a capella. On était sous le charme, conquis, si c’est possible de l’être plus que nous l’étions déjà.
Après une telle première partie endiablée, ne pensez pas une seconde que les musiciens puissent montrer le moindre signe de fatigue, ils sont revenus avec une énergie redoublée pour nous présenter leur récent album, Family Roots. Des pièces magnifiques, le nom le dit, inspirées des racines, aux rythmes Nouvelle-Orléans. Encore là, nous nous sommes bien amusés mais nous avons eu des moments d’intenses émotion que je revis en ce moment en écoutant l’album qui n’a pas fini d’être mon préféré. Dans un silence total de la foule tel qu’on en voit rarement, Victor a chanté de sa voix superbe et puissante, c’était un enchantement. D’autre morceaux comme Get Behind the Mule et Riboes & Diamonds ont des beats que j’adore tout comme Minnie The Moocher qui s’inspire de St-James Infirmary Blues. La version de Same Old Blues captée au Blues Music Awards 2013 est aussi sur l’album ce qui me le rend d’autant plus précieux.
En terminant je veux aussi parler des autres musiciens, la cohésion de ce groupe est de toute beauté. À certains moments, quand on pense que l’énergie blues est à son comble, les musiciens la remontent encore d’une coche. William Hanlon le jeune bassiste qui est avec le band depuis 2 ans est une bombe d’énergie, il s’éclate sur la scène. Billy Dean à la batterie est d’une efficacité sans faille que ce soit dans les explosions de puissance musicale que dans les moments où on n’entend de lui que les effleurements de cymbales.
Au rappel nous avons chanté en choeur I’ll Fly Away, un gospel écrit en 1929. Puis Victor nous a chanté une pièce où il a encore mis tout son coeur avec de longs moments a capella très émotifs. Une instrumentale rapide a terminé le spectacle pour nous sortir de la transe ravie où il nous avait plongés et nous avons bien dû nous rendre à l’évidence que c’était déjà terminé.
La suite du volet blues au Petit Impérial ICI
In closing I want to also talk about the other musicians, the cohesion of the group is beautiful. At times, when we think the blues energy is at its peak, the musicians still come with more. William Hanlon is the young bassist with the band for 2 years, and he is a blast of energy, exploding on stage. Billy Dean on drums is seamless efficiency, whether in explosions of musical power or just the way he lightly touches the cymbals.
For their encore we sang in choir I’ll Fly Away, written in 1929, and now with Victor. The gospel sang us a room of joy where he still put his heart with long moments of a cappella… very emotional. A rapid instrumental closed the show to get us out of the trance, and happy where he plunged us to begin with.