♦ Reportage Eric Burdon au Palais Montcalm le 24 octobre 2013.
Une première partie peu annoncée du spectacle d’Eric Burdon and the Animals a séduit la foule au Palais Montcalm le 24 octobre, Angel Forrest nous a concocté une entrée en matière de toute beauté. Simplement, ou plutôt, richement accompagnée de son conjoint et complice, Denis Coulombe et de Ricky Laurent à la guitare acoustique, la chanteuse a offert ses chansons présentées avec le charmant naturel qu’on lui connait.
Un trio qu’on aurait dit formé depuis des années tellement la chimie était présente mais nous avons eu la surprise d’apprendre que Ricky Laurent jouait pour la première fois avec le couple. Présence remarquée, il avait le premier rôle à la guitare, faisant plusieurs solos bien soutenus par Coulombe.
Nous avons entendu une sélection qui nous préparait bien à ce qui allait suivre, les choix d’Angel comprenaient des pièces de son récent album Mother Tongue Blues et des classiques éclatants comme Me and Bobby McGee et Whole Lotta Love en terminant par Listen, une belle ballade de sa composition.
Ce bel accueil à Angel s’est évidemment poursuivi après la pause pour Eric Burdon qui a soulevé la foule d’admirateurs inconditionnels qui remplissait la salle. Entouré d’une équipe surprenante d’efficacité et de diversité, deux guitaristes, deux batteurs, un claviériste (B-3 et piano) et un bassiste, Burdon a rempli le mandat attendu par ses fans, c’est-à-dire nous offrir une sélection des succès qui ont marqué sa carrière depuis ses débuts il y a 50 ans et nous montrer que la bête en a encore dedans avec la présentation de son nouvel album ‘Til Your River Runs Dry. Ces titres comprenaient Water au beat accrocheur, Wait une romantique ballade superbement amenée par le guitariste Eric McFadden à la guitare acoustique, Old Habits Die Hard. Nous avons entendu Crawling King Snake, une reprise de John Lee Hooker, un blues au rythme séculaire avec, seuls en scène avec Burdon, Billy Watts à la guitare électrique et Wally Ingram aux percussions variées, souvent à mains nues. Un moment magique suivi d’un autre blues d’une énergie toute différente, Before You Accuse Me et d’un hommage à Bo Diddley. La superbe Your River is Rising était aussi au programme où les voix d’accompagnement des musiciens étaient bien en évidence dans ce rythme lancinant. Quant à moi, cet album est une réussite dans son ensemble.
Les classiques ont été, entre autres, Don’t Let Me Be Misunderstood agrémentée d’une parenthèse reggae, écrite pour la grande Nina Simone en 1964, reprise par The Animals l’année suivante et que la foule a chantée avec lui, Spill The Wine, Black Dog, écrite en commémoration de Winston Churchill qui appelait ainsi ses idées noires, We Gotta Get Out Of This Place devenue très populaire parmi les soldats de la guerre du Vietnam. Et, bien sûr, House of the Rising Sun, avec, en plus du vibrant solo à la B-3, une jolie inclusion piano blues New-Orleans qui lui a ajouté une légèreté à l’image de toute la soirée. Burdon avec son immense expérience de la scène était très en voix, décontracté et pince sans rire, un peu rieur et bien présent à son équipe, allant chercher des instruments de percussions à plusieurs reprises pour marquer le rythme pendant les solos très réussis des guitaristes et de Red Young aux claviers. Les tout aussi excellents Terry Wilson à la basse et Tony Braunagel (Robert Cray, Taj Mahal) à la batterie standard complètent le band. Boum Boum de Hooker a viré en rock’n’roll pour le rappel et tout le monde s’est levé pour danser et acclamer ce surprenant Animal qu’est Eric Burdon.
Les gens sont sortis enchantés de ce spectacle et je me suis demandée si la génération actuelle aurait, elle aussi dans 30 ou 40 ans, des titres aussi immortels à fredonner que ceux qui ont marqué notre passage à l’âge adulte.
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