♦ reportage Bharath and his Rhythm Four au petit Impérial le 25 janvier 2013.
Le froid était mordant mais le facteur blues était à son maximum et le ressenti très bénéfique! C’était mon bulletin météo pour souligner la visite de Bharath and His Rhythm Four à Québec. Ils étaient au Petit Impérial le 25 janvier, en cette vague de froid pas si surprenante que ça… après tout, c’est l’hiver.
Et, connaissant le talent qui compose ce groupe, pas surprenant non plus que nous ayons passé une soirée magique. Voir ces musiciens sur scène est pour moi une gâterie que je savoure à chaque fois. Le groupe nous amène à une autre époque, dans les débuts du blues, pour nous offrir cette musique des fondateurs du genre. Les instruments et amplis d’avant les années ’50, les chansons choisies dans le riche répertoire, une à une au fil de la soirée selon le mood du moment, l’attitude des musiciens sur la scène, cherchant plus l’expression de la musique que le spectaculaire, et la superbe cohésion de l’ensemble, tous ces détails se conjuguent pour nous donner une soirée mémorable.
Bharath Rajakumar, quelle belle voix il a! Et quelle intensité dans son visage, quand tout à coup il la pousse pour exprimer des paroles chargées d’émotion comme dans Aw Baby de Little Walter. Son jeu à l’harmonica a un son que je trouve parfait, bien rond et il le module avec talent. Colin Perry est à la guitare, son jeu sensible, parfois incisif, parfois d’une douceur émouvante, se marie à merveille à l’harmonica de Bharath et ses chansons et solos ont aussi soulevé la foule.
Costa Zafiropoulos à la contrebasse enveloppe le tout de ses notes moelleuses et son doigté léger. Il partage une complicité joyeuse avec Ben Caissie à la batterie. Celui-ci utilise parfois la contrebasse comme une pièce de plus à sa batterie, jouant sur différentes partie de l’instrument. J’aime beaucoup la dynamique du groupe avec ces deux « jeunes » qui échangent instruments, sourires, remarques enjouées, en contraste avec les plus « sérieux » Bharath et Colin Perry. Ben Caissie à la batterie est impressionnant de retenue, de talent, de mouvements à regarder, de sons à entendre, un plaisir qui s’ajoute à tout le reste.
Nous avons entendu Tell Me Mama, Rock This House pour laquelle j’ai craqué. Moi qui, habituellement, aime plus ou moins cette chanson, cette interprétation était brillante. Aussi au programme, la triste et passionnée Aw Baby, Oh Baby, Rocker et bien d’autres. Mon coup de cœur, Killing Me On My Feet, où le son est devenu presque inaudible dans le silence recueilli des amateurs, à peine si on entendait, mélangé aux notes, les pieds des danseurs glissant sur le plancher, les musiciens effleurant leur instrument pour donner des notes si lentes, si douces que, dans toute cette sobriété, je manquais d’yeux et d’oreilles pour tout capter. J’en suis encore émue en l’écrivant. Et reconnaissante pour ces beaux moments de blues.
Je m’emballe, et j’en aurais encore à dire. Allez constater par vous-même la qualité de Bharath and his Rhythm Four, ils sont au Upstairs Jazz Bar and Grill. Et dans les festivals de cet été, j’espère. Ils ont enregistré avec Junior Watson, Jumpin’ Wit Junior. Ils enregistrent tout ce qu’ils jouent pour perpétuer le blues. Ils sont passionnés, de cette passion qui connait l’importance des choses. Et ils sont tous charmants, disponibles pour échanger avec les amateurs.
Merci à Costa Zafiropoulos pour sa collaboration.
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