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Reportage Trois-Rivières en Blues 2012, vendredi le 24 août

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Les gens qui me connaissent bien seront surpris de voir à quel point j’avais « long de corde » vendredi le 24 août, moi qui quitte rarement mon patelin. Comme notre horaire le permettait, pour le plaisir de prolonger notre été blues et pour faire la connaissance de ce festival qui en est à sa quatrième année, Richer et moi sommes allés à Trois-Rivières en Blues pour  la soirée de vendredi. De plus, une accréditation pour couvrir l’événement nous a fait rencontrer quelques membres de l’organisation dont l’accueil a été charmant.

Il y en avait pour tous les goûts parmi les 12 spectacles présentés, mais comme c’est impossible de tout voir,  nous nous sommes concentrés sur la grande scène pour commencer la soirée.  À 18h30, Keith Hallett et Garrett Mason y étaient et  j’aime tout de ces deux jeunes guitaristes, leur voix, leurs compositions toujours blues, leurs solos qui alternent, ils jouent tous les deux en fingerpicking, sans pic et j’adore le mélange de leurs guitares, que ce soit quand l’un accompagne le solo de l’autre ou bien qu’ils jouent ensemble. Keith Hallett a chanté plusieurs pièces de son cd, I Just Lost My Mind produit par Garrett Mason. Un cd au son cru, blues, mixé sans altérations informatiques, très près de ce qu’on entend  sur scène et comprenant des compositions de Hallett excepté 2  reprises,  Mojo Boogie de J.B. Lenoir et Hard Time Killing Floor de Skip James. Mason a aussi interprété plusieurs chansons pendant le spectacle. Chuck Bucket, qu’on avait vu  à Québec lors de leur passage à la Casbah en automne 2011, était à la batterie et Brian Bourne, natif de Tetford Mines mais habitant Halifax depuis ses 16 ans, était à la basse. Bourne, très sympathique et ouvert à la conversation, avec qui nous avons parlé avant notre départ samedi matin, ne cache pas, lui non plus, son admiration pour ces deux guitaristes talentueux et cela paraissait dans son attitude sur scène où il démontrait une présence enjouée et attentive.

Après une pause où un canon lance t-shirts faisait des heureux dans la foule, Eric Sardinas a pris possession de la scène de tous ses décibels. Levell Price est à la basse et voix et il a une allure rappelant le style ZZ Top,  et Chris Frazier est à la batterie. Quant à Sardinas, j’avais vu son premier spectacle au Canada dans les années 2000 à l’Autre Caserne, puis en 2004 en première partie de George Thorogood au  Festival d’Été et voilà, c’est Trois-Rivières en Blues qui m’a offert ma troisième rencontre avec le phénomène. Ce guitariste gagne à être vu sur une scène, plein d’une énergie spectaculaire il offre toute une prestation avec ses deux Dobro, dont une d’une couleur indéfinie, qui a vu le feu. En effet Sardinas y verse parfois de l’alcool pour ensuite l’enflammer. Rien de moins. Malheureusement cet exploit n’était pas au programme vendredi. Nous avons entendu de beaux morceaux de blues dans un style qui est qualifié de country blues, Texas blues, Delta blues, tout slide sur ses Dobro au son métallique et plusieurs débutaient avec Sardinas seul à la guitare ce qui donnait de beaux moments. Ses deux musiciens ont aussi fait de longs solos tout à fait réussis et le tout donne un effet très visuel…et auditif, je vous assure!

Changement d’instruments et d’amplis pour la venue de Lucky Peterson et il me semble que les caisses de son s’accumulent, même qu’Eric Sardinas et ses musiciens en rajoutent eux aussi, ajout que nous comprendrons en fin de spectacle. Je suis toujours heureuse de voir Peterson et doublement quand c’est Shawn Kellerman qui l’accompagne à la guitare. Celui-ci a entamé le spectacle avec Pretty Woman et, des pas de danse au déhanchement en passant par le jeu fulgurant à la guitare, nous avons retrouvé tout Kellerman comme on l’aime. Après quelques pièces, il nous a présenté Lucky Peterson qui est venu s’installer à la B3. Le musicien a embarqué la foule, comme toujours, il nous a fait faire des « vagues » avec les bras, les mains en l’air allant jusqu’à marquer le rythme en balançant à deux mains sa panse généreuse, de plus en plus généreuse au fil des ans. Il a chanté des chansons en s’accompagnant à la B3 et au piano, changeant d’instrument selon le couplet. Puis, le moment que tout le monde attend, même si son talent au clavier est indéniable, le bluesman prend sa guitare et entame un Chicago blues bien senti. On a vu Lucky s’assoir sur le bord de la scène puis descendre dans la foule pour un long tour de parterre pour un medley, se promenant parmi les rangées de chaises où les gens lui dégageaient un passage, puis un très lent Red Rooster, assis devant la scène. Ce sont des moments intenses appréciés par la foule et nous étions en plein dans une ambiance formidable quand le fun a monté d’une coche en la personne d’Eric Sardinas qui est apparu sur la scène. Le temps de quelques branchements et l’explosion des 3 guitaristes a été impressionnante. Sardinas a fait des échanges avec Peterson et ils nous ont envoyé un beau duo de slide guitare. Puis il s’est dirigé vers Kellerman et un duo aussi intense a suivi. Vraiment, une fin de spectacle éclatante et j’aime beaucoup ces surprises que les musiciens nous offrent en ajoutant un petit plus de ce genre à une prestation déjà emballante.

Ainsi se terminait la soirée sur la grande scène mais puisque tout le centre ville offrait encore du blues dans les bars et comme nous ne prenions pas la route ce soir-là, pourquoi pas nous y rendre aussi? Une courte marche dans la douceur de la nuit et nous voilà au Trèfle, un endroit très joli, déco vintage, où la scène est dans la foule, simplement. Et la foule, il y en avait, la place était comble pour entendre Paul Deslauriers Band avec Sam Harrison à la batterie et Alec McElcheran à la basse. Nous sommes restés pour un set où Craig Miller a fait une apparition à l’harmonica et nous avons eu, comme toujours, beaucoup de plaisir à entendre Paul Deslauriers, ce talentueux guitariste. Avec des accords de Rambling on My Mind dans les oreilles nous sommes repartis vers l’hôtel en écoutant, au passage, Steve Hill au  P’Tit Pub.

Et voilà, l’expérience à été tout à fait agréable, on avait déjà la piqure du blues, il semble qu’on vient d’attraper la piqure de Trois-Rivières en Blues. Bravo à toute l’équipe, cette brève visite nous a montré un festival très dynamique!

26 août 2012 Posted by | blues, festivals 2012, reportages | , , , , , , , , , , , | 6 commentaires

   

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