Reportage Donnacona au Rythme du Blues 2012, vendredi le 10 août.
Vendredi le 10, nous avons quitté la maison bien équipés pour la pluie mais les organisateurs de Donnacona au Rythme du Blues avaient installé les spectacles dans la salle de la maison de la Culture. À notre arrivée, Jim Zeller, l’enfant terrible, était sur la scène et dans la salle, enfin partout, avec son blues, ses harmonicas, ses réglages, son reverb dans le son et dans la voix, en duo acoustique avec le talentueux Frédéric Laliberté à la guitare. C’est simple, ce duo m’emballe à chaque fois que je le vois et la salle comble a embarqué à fond dans les chansons de Zeller, des bouts en anglais, des bouts en français, il parle du blues, du temps, de la ville, des femmes et encore du blues. Comme on aime. De plus, Zeller a participé brièvement aux deux spectacles qui ont suivi, toujours avec bonheur, en s’intégrant parfaitement au blues des autres bands.
Le spectacle suivant présentait une autre première au Canada, Thorbjorn Risager du Danemark. Le temps d’installer les instruments et de tricoter les fils électriques, les 7 musiciens ont pris place et il y avait du talent au pied carré sur la scène! 2 guitares, trompette, sax, piano, basse et batterie formaient l’ensemble. Retenez bien ce nom difficile, si jamais ce groupe nous fait le plaisir de revenir aux alentours, c’est à ne pas manquer. Quant à moi ce groupe est exceptionnel et je disais à Yannick Lambert que je me sentais privilégiée d’avoir assisté, en salle, au spectacle de ce band qui remplit des stades en Europe. On aurait voulu être 5000 en extérieur, mais voilà, j’étais ravie d’être là.
Thorbjorn Risager a 5 cd à son actif, en majorité ses compositions originales et quelques unes du batteur Martin Seidelin. Risager est à la guitare et il fait ce qu’il veut avec sa voix magnifique, basse et puissante, qui est vraiment un instrument à part entière dans le groupe et j’adore ce petit cassé dans la voix que le chanteur a parfois dans les slows. Le reste du band est à l’avenant, tout à fait talentueux. La guitare d’accompagnement de Peter Skjerning, souvent slide, était toujours un plus dans le son d’ensemble. Les cuivres, Peter Kehl à la trompette et Hans Nybo Jørgensen au saxophone formaient une équipe dynamique et souriante. J’aime les classiques bien joués et Thorbjorn Risager en a fait quelques uns mais j’aime beaucoup me faire surprendre par du nouveau blues et c’est ce que ce band a fait tout au long du spectacle. De plus, plusieurs des musiciens ont vraiment fait un bel effort pour s’adresser à nous en français. Et, j’avoue, leur cd Track Record est collé dans le lecteur depuis vendredi dernier.
Avec tout ça le temps passait, est-ce qu’on allait rester pour le dernier spectacle? Mais, comme a dit une dame près de nous, « on va l’entreprendre » et on verra. Eh bien, on a vu. Imposant de stature, sa guitare semblait toute petite dans ses mains, Larry McCray, nous a fait du Chicago blues pour le restant de la soirée. Peu démonstratif mais très efficace à la guitare, McCray a une voix puissante et un beau son de guitare bien cru. Il était accompagné de son frère Steve McCray à la basse, qu’on aurait aimé voir se lâcher lousse puisqu’il nous a montré des passes assez impressionnantes à quelques reprises, mais tout à coup, comme un enfant pris en faute, il redevenait sérieux et trop sage. Le claviériste Shawn McDonad et lui, accompagnaient aussi à la voix. Jim Zeller a fait monter l’ambiance d’un cran quand il est venu accompagner deux chansons de McCray dont un Sweet Home Chicago qui a soulevé la foule. « Ça, on appelle ça du blues », a-t-il dit entre deux phrases à l’harmonica. Nous avons quitté après ce spectacle énergique et quelques échanges sympathiques avec les musiciens qui ne se couchaient pas mais allaient prendre l’avion à Montréal en direction de Los Angeles.